ColdplayCorner - Portail Francophone sur le groupe Coldplay

Epiphane
A+ A A-

Coldplay et le transmedia

A l’heure où le secteur de l’industrie musicale pousse des râles d’agonie de plus en plus poussés

A l’heure où le secteur de l’industrie musicale pousse des râles d’agonie de plus en plus poussés, où les Etats essaient de maitriser le flux en créant des lois critiquables et critiquées telles que HADOPIE en France pour enrayer le téléchargement illégal, protéger la propriété intellectuelle et ramener de l’argent dans la caisse des maisons de disque, d’autres personnes cherchent de nouvelles solutions.

La musique est devenue un bien de consommation très facile d’accès et surtout gratuit. Que ce soit en passant par YouTube, les comptes limités de Deezer, ou le téléchargement illégal, nombreux sont les moyens pour parvenir à nos fins. Cependant, créer de la musique en soi n’est pas gratuit. Il faut payer la location du studio, les appareils, les musiciens, les artistes derrière les pochettes j’en passe et des meilleurs. Alors comment faire ?
 
Le terme transmedia est apparu pour la première fois en 1991 dans la bouche de Marsha Kinder, un professeur à l’Université de Californie du Sud dans son livre Playing with Power in Movies, Television and video Games pour évoquer la relation entre le public et la manipulation commerciale.
Prenons la musique, puisque c’est ici le sujet qui nous intéresse. En apparence elle paraît infiniment piratable. En revanche, ce qui ne peut pas l’être, c’est l’expérience de la musique. Vous pourrez regarder autant de vidéos sur YouTube, rien ne pourra remplacer un vrai concert avec toute une foule de personnes qui chante à l’unisson.
 
C’est le principe même du transmedia, trouver une alternative qui « vaille le coup » de dépenser de l’argent pour. L’utilisateur ne va plus se cantonner au seul rôle passif d’auditeur, mais il va se plonger complètement dans l’univers d’un artiste. Au fur et à mesure, une relation durable, un lien spécial se forme car le transmedia à lui seul peut permettre une connexion accrue avec les fans et leur donner une raison d’acheter.
Le transmedia permet la rareté. Des musiciens comme Arcade Fire ou même Gorillaz, pionniers dans le genre en créant des membres complètement virtuels, une histoire pour chaque clip, l’ont bien compris. Ils cultivent leur univers artistique pour procurer une expérience toute à fait nouvelle. Il ne s’agit plus simplement de vendre de la musique, mais comme les parfums, de vendre du rêve.
 
Avec plus de 350.000 exemplaires vendus en France avec son album Mylo Xyloto, Coldplay semble assez peu touché par la crise du disque.
Cependant, avec la génération « shuffle », habituée à zapper d’une chanson à une autre par le téléchargement et le streaming, il peut être plus difficile de retenir l’attention. Le storytelling prend là toute son importance car le cerveau humain a toujours tendance à rechercher du sens même s’il y en a pas. Regardez un tableau d’art abstrait, vous vous surprendrez à y chercher des formes familières.
D’où l’intérêt de développer une histoire dans la musique. Chaque chanson en soi constitue déjà une sorte de récit, avec un début, un milieu et une fin. Mais inscrivez cette chanson dans une histoire plus grande, et vous aurez toute l’attention de votre auditoire.
 
C’est ce que tente de faire Coldplay avec son dernier album en date, Mylo Xyloto. Alors qu’ils ont toujours soigné leurs apparitions publiques, harmonisant leurs tenues de scène avec l’univers de leur album, ils proposent aujourd’hui de raconter en six tomes l’histoire de Mylo Xyloto, un jeune « Silencer », habitant de la planète « Silencia », qui se retrouve pris dans un conflit acharné contre le bruit et la couleur.

Connectez-vous pour commenter

S'identifier